Benjamin Yobouet

Pour les benguistes de moins de 26 ans

26 – 30 ans, cette période paraît assurément la plus inquiétante de la vie d’adulte. On s’inquiète de ses rêves, pour un travail, pour un partenaire de vie ou encore les finances… Bref, pour son avenir. Les parents prennent également de l’âge. Il est très facile de tomber dans la dépression ou de développer de l’anxiété lorsque l’on n’est pas fort mentalement. « Il faut aller vite », se dit-on intérieurement. On met ensemble les mots indépendance, responsabilité, respect, stabilité etc. et on y réfléchit constamment.

L’après 26 ans donne à réfléchir quelquefois – Photo by Iwaria via Iwaria


S’il y a donc un âge qu’on peut craindre de franchir, c’est bien 26 ans. Qui, parmi nous, ne s’est pas posé pour réfléchir à sa vie dès l’âge de 25 ans ? Oui, je vous parle du « quart de siècle » dont on nous parle. La joie d’avoir ou de dépasser ses 26 printemps se transforme en soucis quel que soit l’endroit où l’on se trouve. En Afrique ou en Europe, c’est relatif. Mes amis Mondoblogeurs et moi avons décidé de réfléchir sur plusieurs contraintes, sous différents angles. D’abord, intéressons-nous à la réalité d’un jeune résidant en France.

Réduction de transport pour les moins de 26 ans

La première fois que j’ai mis les pieds en France, j’avais 23 ans. Autant vous dire que j’étais très chanceux à l’époque, en tant que benguiste. J’avais en réalité moins de 26 ans ! En effet, en France, lorsqu’on n’a pas encore atteint ses 26 ans, on a droit à plusieurs avantages et des réductions. La société française vous privilégie à plusieurs niveaux, et croyez-moi, ça fait plaisir.

Le transport, par exemple, est à portée ! Si vous êtes en région parisienne, vous bénéficierez d’un tarif préférentiel pour le Pass Navigo. Idem, si vous vous trouvez en province, en fonction des villes et des entreprises locales de transport, vous ne paierez jamais le tarif normal parce que tout simplement, vous avez moins de 26 ans. 

La ligne 1, l'une des lignes de bus toulonnais
83Sandro, Ligne 1 parmi les lignes de bus toulonnais, via Wikimedia Commons

Tenez, je vous donne un exemple patent. Le tarif normal pour le transport local à Toulon est 36,50€/mois, mais pour les moins jeunes, ce sera 14,50€/mois. Je me rappelle, lorsque j’effectuais un stage à Marseille, je devais quitter Toulon où j’habitais. Imaginez le prix transport aller-retour chaque jour. Je n’ai payé que 15€ toute l’année comme abonnement parce que j’avais encore moins de 26 ans. Eh oui ! Savez-vous combien payait mon ami qui faisait le même trajet que moi par semaine ? Plus de 100€, oui, parce qu’il avait dépassé les 26 ans. Le pauvre, chaque jour il se plaignait, et moi je rigolais. 

Quand la SNCF fait des yeux doux aux jeunes

Par ailleurs, au niveau du transport ferroviaire national, la SNCF fait toujours les yeux doux aux jeunes dans la tranche d’âge ne dépassant pas 26 ans. Je pense à la carte Jeune, qui offre des réductions jusqu’à 30 % toute l’année sur les trains. Je pense également à l’abonnement TGV Max qui offre l’accès sur tous les trains, moyennant 79€/mois. C’est pratiquement gratuit. Et j’avoue avoir profité au maximum. En dehors du transport, il y a également le volet loisirs. Quand on a moins de 26 ans, on bénéficie facilement des réductions sur les accès aux salles de cinéma. Pareil dans certaines salles de gymnase, on peut bien profiter des tarifs préférentiels.  

Une accessibilité intéressante sur plan professionnel

On est aussi avantagé sur le plan professionnel, je pense particulièrement aux contrats d’apprentissage et professionnels. Ces alternances entre l’entreprise et l’école sont réservées aux plus jeunes. Passés 26 ans, cela devient très compliqué d’obtenir un contrat professionnel, surtout lorsqu’on est étranger. Il faudrait être inscrit obligatoirement sur la liste des demandeurs d’emploi pour en bénéficier. 

Trouver un contrat de professionnel à moins de 26 ans est moins difficile
Trouver un contrat professionnel à moins de 26 ans est moins difficile, image prise sur le site public de Pôle Emploi

Mais ce n’est toujours pas évident quand on a un titre de séjour « étudiant ». Je vous avoue, rigolade à part, j’en ai payé des frais. J’ai perdu, en effet, plusieurs contrats professionnels parce que j’avais dépassé l’âge de 26 ans. Quelle frustration ! C’est dommage. Jusqu’à aujourd’hui, j’en garde un très mauvais souvenir. Comme on le voit, cette tranche d’âge facilite la vie lorsqu’on se trouve en Europe en général et en France en particulier. Mais est-ce le même cas pour des jeunes de moins de 26 ans vivant sous d’autres cieux ? Mes autres amis Mondoblogeurs vont répondront à leur manière…


Titre de séjour, la frustration silencieuse

Dans trois mois, mon titre séjour va expirer. Et pourtant, ma frustration a déjà commencé depuis plusieurs semaines. Ça a commencé par l’interpellation de mon employeur. Eh oui ! Un lundi matin au travail, je rayonnais de joie. C’est une attitude, ou si vous voulez, une astuce pour moi de bien débuter chaque semaine. 

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Comme je vous le disais, je rayonnais de joie ce lundi matin. Et voilà que je reçois un message de notre responsable des ressources humaines. Son message était clair, précis, court et surtout courtois. Elle voulait savoir si j’avais prévu de renouveler mon titre de séjour parce que me dit-elle « votre titre de séjour arrive à expiration, on ne pourra pas vous garder au-delà… ». 

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Être informé de l’expiration de son propre titre de séjour

Si je comprends bien, selon les propos de ma responsable, j’avais peut-être oublié que mon propre titre de séjour allait expirer ? C’est ça ? Voilà ce que j’appelle frustration, surtout avec cette « menace » de renvoi bien emballée. Non, chère Madame, je n’ai pas oublié, je sais bien que je dois renouveler mon fameux titre de séjour. J’ai même pris le soin de prendre rendez-vous six mois à l’avance à la préfecture car sait-on jamais. 

C’est avec ces quelques mots que j’ai pu convaincre ou rassurer mon employeur. Oui, parce qu’elle avait besoin d’être rassurée. En vrai, je ne lui en voulais pas du tout. Ce n’est pas sa faute. C’est le système français qui le voulait ainsi. Pas de titre de séjour, pas de travail. Pas de travail, pas de séjour. 

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Je n’avais pas fini de digérer cette frustration que voilà la Caisse d’allocation familiale (CAF) qui me communique une information capitale. « Merci de renouveler votre titre de séjour pour traiter votre dossier et ouvrir vos droits » à la prime d’activité. J’avais encore droit à l’aide au logement (APL) mais que jusqu’à la veille de la date d’expiration de mon titre de séjour. C’est évident !

Merci de renouveler votre titre de séjour…frustrant !

Je parie que la banque me dira la même chose si jamais je me hasarde à demander un prêt ou souscrire à un crédit. « Merci de renouveler votre titre de séjour, la durée de votre séjour ne couvre pas la période du prêt… » Même son de cloche si je me dirige vers la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C) pour un renouvellement. 

C’est comme ça chaque fois que votre séjour arrive à expiration vous avez droit à une frustration polie et directe. Chaque fois que vous vous présentez à un service public quelconque, on vous demandera en premier votre titre de séjour si vous êtes étranger. Lorsque la personne à l’accueil se rendra compte que ce titre arrive à expiration, elle vous regardera comme si vous reveniez d’une autre planète. 

C’est frustrant ce genre de regard, c’est frustrant ce genre d’attitude, c’est frustrant ce genre de traitement. Attention, je ne parle pas de racisme, mais plutôt de FRUSTRATION.

Le récépissé ne règle pas la frustration

« Et le récépissé ? », me demande-t-on alors, en faisant référence à ce document qui prouve que vous avez un titre de séjour en cours de « fabrication »… Cela ne règle pas vraiment le problème, c’est souvent encore pire parce que ce n’est pas tout le monde qui le considère comme un titre de séjour authentique. Alors qu’il est délivré par la même préfecture. Pis, le nombre de jours est d’ores et déjà déduit de votre séjour qui n’est pas encore prêt, qui vous sera remis dans les mois suivants. 

Vous savez ce qui est le frustrant ? C’est qu’on oublie très vite que vous aviez eu il y a quelques mois ou années un titre de séjour conforme avec une durée qui court sur de longs mois. À peine il arrive à expiration, on enclenche le compte à rebours. Et croyez-moi, ce sera comme cela jusqu’à ce qu’un jour vous obteniez la nationalité ou la résidence (titre de séjour de 10 ans). A ce moment-là, vous pourrez pousser un vrai ouf de soulagement, vous vous direz fièrement adieu frustrations, bonjour Liberté, Fraternité, Égalité !


Voici pourquoi il ne faut plus faire de cadeau au pays

Nous avons tous des expériences qui nous marquent benguiste ou pas. Un voyage, un mariage, une promotion, un cadeau…pour ne citer que ceux-là. Certaines expériences modifient nos habitudes. Et parfois, la société nous tague d’avoir des attitudes contraire à notre nature. Ne dit-on pas dans le jargon ivoirien « comportement de mouton, réaction de berger »?

Je me souviens encore d’une célèbre citation de l’un de mes professeurs de français. Il disait : « les conseils ne conseillent pas mais c’est plutôt les conséquences qui conseillent le mieux. » J’avoue que je n’avais rien compris à ses dires, à l’époque. Avec le temps, je saisi le sens véritable de cette citation. Je tenais, par cette introduction, à parler d’une situation qui est propre à nous africains.

Un cadeau pour tout le monde ? Impossible !

« Tu m’as envoyé quoi ? Et mon cadeau ? » Je suis sûr que la plupart des Africains qui ont séjournés en dehors de leur pays ont plusieurs fois fait face à ces questions. C’est surtout lorsqu’il s’agit d’un benguiste qui franchit le seuil de l’aéroport de son pays d’origine.

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J’ai encore en mémoire mes premières vacances au pays après plusieurs années d’absence. J’avais tellement rêvé de ce retour en terre natale. J’avais juste dans ma seconde valise quelques cadeaux pour ma famille et des amis proches. Je n’avais pas à l’idée de satisfaire toute une population. D’ailleurs, si je suis arrivé en France, c’était dans le cadre de mes études. Je n’avais donc pas de moyen financier suffisant. Un étudiant africain en France n’est pas forcément différent de celui resté au pays.

Offrir un cadeau, chacun son tour

Après l’accueil chaleureux à l’aéroport, je regagnai le domicile familial, tout heureux de retrouver les siens. J’étais chez moi enfin. Quelle joie ! Chaque membre de ma famille, les amis et les connaissances réclamaient un cadeau. Je les comprenais, c’était logique. J’en avais moi aussi réclamé, à l’époque, à certains oncles et tantes qui revenaient de l’Europe. C’était mon tour !

Il fallait satisfaire même des visages qui m’étaient inconnus. La première semaine fut une semaine avec le même refrain : « Tonton tu m’as envoyé quoi ? Le benguiste, et mon cadeau ? » C’était des refrains qui faisaient partie des mœurs africaines, vous me le direz certainement. Oui, mais parfois les réclamations de cadeaux fusaient de partout. Ces réclamations me mettaient vraiment mal à l’aise surtout lorsque j’étais incapable de satisfaire les personnes en face de moi.

Des remerciements lapidaires à couper l’appétit

J’ai dû de temps à temps filer quelques billets de francs CFA à certains pour éviter la gêne. Des billets que j’avais prévus pour d’autres besoins. Là encore n’était pas le plus dur. Le plus frustrant était de remettre des cadeaux un peu plus coûteux et d’avoir en retour un remerciement lapidaire à couper l’appétit.

Cela vous parait incroyable ? Et pourtant, c’est une réalité ! J’en ai payé les frais. J’avais remis avec beaucoup d’émotion une belle montre à une amie. Cette dernière m’a regardé du haut vers le bas en me lançant et je cite : « Dans tout Paris là, c’est une montre pareille que tu m’offres ? » Surpris de sa réaction, je lui demandai si la montre avait un défaut car j’avais pris le soin de choisir sa couleur préférée.

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Mon amie me fit savoir que cette montre n’était plus à la mode à Abidjan. Elle commença à me citer les montres en vogue avant de ranger peu enthousiaste la montre que je lui ai offerte dans son porte-monnaie. Je n’étais pas à la fin de mes surprises. Mon cousin, quant à lui, après avoir reçu de ma part une paire de baskets me demanda le prix. Je refusai de le lui dire. Je ne trouvais pas important en effet de dévoiler le montant d’un cadeau. J’ai finis par succomber à son interrogatoire, « 100 euros » lui dis-je. Il hurla : « 100 euros !!! »

C’était incroyable pour lui d’acheter ces baskets à plus de 65 milles francs CFA. J’étais pour lui un « gaou ». Mon cousin passa tout son temps à se moquer de moi. Selon lui, je devrais retourner dans le magasin à Paris pour réclamer ma monnaie. La chaussure en question valait vingt milles dans un magasin Abidjanais, m’a-t-il fait savoir. Était-ce la même qualité ou la même marque ? Mon cousin n’a pas cherché à savoir.

Des cadeaux qui coûtent la peau des fesses

Voici des situations qui peuvent fait rire mais retirer finalement toute envie d’offrir un cadeau dans son pays d’origine. J’avais finis par m’habituer aux plaintes. Tantôt, c’était des réclamations d’un téléphone mobile dernière génération à la place d’une chaine de chez Histoires d’or que j’avais offerte ou encore l’argent que certains réclamaient en lieu et place d’une chemise. Et dire que tous ces cadeaux m’avaient couté la peau des fesses. J’arborais néanmoins mon plus grand sourire. J’étais satisfait que ma génitrice fût heureuse de ma présence. C’était son plus grand cadeau !

Malheureusement, mon entourage ne considérait pas ma présence comme un cadeau. Je devais me déplacer pour voir certains amis en bravant embouteillages et chaleur. Je sortais de ces rencontres avec le même refrain sur les cadeaux. Parfois, je me demandais si pendant ces années d’absences certains avaient eu à m’offrir des cadeaux ? Est-ce une obligation de retourner au pays les bras chargés de présents ?

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Hier, j’étais dans le 19e à Paris en compagnie d’un ami africain : Nigel. Je profitai pour échanger avec lui avant de rejoindre une de mes tantes qui effectuait un voyage pour Abidjan. Dans nos échanges, Nigel m’avoua qu’il avait envie de retourner au pays. Il enviait ma tante. Il rejetait son premier départ vers son pays d’origine juste pour éviter les refrains sur les cadeaux. Eh oui, le premier retour donne des crampes au ventre ! Pour Nigel, retourner au pays sans les bras chargés de cadeaux serait une honte. Il ne se sentait pas encore prêt pour ce premier envol sans cadeaux.

« Si je ne réalise rien au pays, demain ce seront encore les mêmes qui parleront dans mon dos »

Je le laissai pour rejoindre ma tante. Elle avait au total quatre grosses valises pour son voyage à Abidjan. Parmi celles-ci, seule une lui appartenait. Le reste, c’était juste des cadeaux. Devant mon étonnement, elle me répondit :

« On va faire comment mon fils ? Tu connais l’Afrique non ? Pourtant, si je ne réalise rien au pays, demain ce seront encore les mêmes qui parleront mal dans mon dos ou m’indexeront ». « Nos parents, amis et connaissances oublient souvent que ces petits cadeaux qu’ils négligent sans un véritable merci font partie de nos économies qui peuvent servir à une réalisation au pays. »

« L’autre fois, lors de mon retour de voyage du pays, j’ai remis juste un porte-clés éléphant à notre boulangère du bas, Marine-le Bœuf. Elle s’est jetée sur moi, folle d’émotion. Elle trouvait ce cadeau magnifique et le fait que j’ai pensé à elle pendant mon séjour. C’est le geste qui compte peu importe l’objet ou le montant. Le résultat aurait été pareil si j’offrais un porte-clés parisien à une connaissance de mon pays ? Je ne pense pas ! Dans tous les cas, la question reste posée. »

Voici pourquoi, j’ai décidé de ne plus me prendre la tête pour les cadeaux lors de mes séjours au pays. Mieux, j’ai décidé de ne plus faire de cadeau au pays. Jusqu’à preuve du contraire le jour de mon départ du pays, personne ne m’a offert un cadeau, même pas une boule d’attiéké ou des cubes d’assaisonnements. Personne ! J’ai dû sortir de l’argent moi-même pour avoir des souvenirs. Plus tu offres les cadeaux, plus tu apparais comme un richard aux yeux des autres au pays. Certains oublient que c’est juste pour faire plaisir au prix parfois de sacrifices.  Comme le disait si bien mon professeur de français, ce sont les conséquences qui conseillent le mieux. À bon entendeur, salut !


Nos chers coachs et influenceurs 2.0

Ma mère avait tendance à plaisanter sur la politique. Pour elle, chaque président est lié à une marque qui le symbolise. Elle attribuait toujours des phénomènes comme l’explosion des cabines téléphoniques ou l’engouement de la traversée maritime… à tel parti politique ou à tel président. Je riais toujours en l’écoutant. Hier, elle attira mon attention sur un phénomène particulier : l’avènement des coachs de vie et des influenceurs 2.0, une tendance lourde qui signe notre époque… J’avais déjà remarqué un grand nombre d’entre eux sur la toile ivoirienne. C’est vraiment un effet de mode ! Aujourd’hui, tout le monde s’approprie le titre d’ « influenceur » ou de « coach » sur les réseaux sociaux.

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J’ai même remarqué le profil Facebook d’un ami sur lequel il est bien écrit : « Personnage public, coach, influenceur, travaille à Coachs de Vie ». Cela m’a un peu surpris. Et pourtant, il était suivi par 400 personnes. C’est à peine si les abonnés visitaient sa page ou réagissaient sous ses publications… Les enfants n’échappent pas à ce phénomène. Oui, chaque génération a ses coachs ou ses influenceurs ! Du coup, des questions me viennent en tête : Qu’est-ce que cela signifie d’être coach? Quelle est la différence entre un coach et un influenceur? À partir de quel moment pouvons-nous dire que nous sommes coach ou influenceur? Être célèbre sur les réseaux sociaux nous donne-t-il automatiquement le droit de prétendre être coach ou influenceur?

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Coachs et influenceurs, effet de mode?

Parfois, les gens confondent les notions de « coachs » et d’ « influenceurs », deux mots qui désignent pourtant des choses bien différentes. J’ai fait ma petite recherche…
Commençons par les coachs. Un coach a pour mission d’aider à développer les compétences et les performances d’un groupe de personnes. Un coach peut par exemple épauler les sociétés qui souhaitent se réorganiser. Faire appel à un coach permet aussi plus de  reconnaissance et de fidélisation de la part du collaborateur. Le coach va donc apporter un « plus » à l’entreprise pour  l’amélioration des relations entre l’individu, son travail et son environnement professionnel. Le coaching est lié aux « savoir-faire » et « savoir-être » relatifs à l’organisation, au management, au relationnel, à la communication ou au commercial. Pas si simple… N’est pas coach qui veut !

Des prix souvent exorbitants

Et le prix, si on en parlait? Très souvent les prix des séances sont exorbitants. Comment expliquer cela ? Voyons donc qui sont les cibles des coachs. Quand c’est une entreprise, le côté financier n’est pas forcément un souci, mais quand ces prix exorbitants sont imposés à des groupes comme les écoles ou les universités, là, il y a problème !
Laissons un peu les coachs de vie de côté  et parlons à présent des influenceurs. Comme vous, j’en connais un bon nombre sur la toile. Certains se sont rendus célèbres grâce à des vidéos marrantes, d’autres grâce à des concours.
Un influenceur qui a du pouvoir est une personne qui est suivie par une communauté conséquente, sans grosse communauté d’abonnés, pas d’influenceur digne de ce nom !
L’ influenceur peut influer sur le comportement d’achat de ses abonnés, c’est pourquoi il intéresse souvent les marques. Il est en effet l’un des canaux de communication préférés des marques qui souhaitent toucher une cible en particulier. Avec sa communauté (le nombre de ses abonnés), qu’il a mis de longues années à rassembler, l’influenceur exerce sur n’importe quel réseau social : Facebook, Instagram, YouTube, blog, etc. Les réseaux sociaux sont évidemment essentiels à sa visibilité.

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J’aime bien les influenceurs de mon pays, surtout les benguistes humoristes du web. Mais je déplore le manque de délicatesse de certains. A la création de leurs pages, ils sont tout petits, à la recherche d’abonnés. Ces abonnés sont très souvent sollicités pour les partages, les likes, les commentaires… Le pire arrive à partir du moment où ils gagnent une certaine cote de popularité. Dès qu’ils sont sponsorisés par des marques, bonjour l’impolitesse envers les premières personnes qui ont été à la base de leurs succès ! Les réponses sont parfois grossières. J’ai même lu sur une page d’une influenceuse ceci : « Si tu veux, désabonne-toi de ma page, cela ne me fera rien. »

Garder les pieds sur la terre

Cela dit, il faut aussi reconnaître que d’autres influenceurs et coachs gardent les pieds sur terre. L’ influenceur du moment peut vite être oublié et remplacé par un autre. En regardant la télévision l’autre jour, j’ai vu un reportage sur un rassemblement d’influenceurs dans un quartier chic de la capitale française. J’avoue que le reportage a capté mon attention, les réactions des personnes présentes étaient étonnantes. C’était pour la plupart des adolescents. Ces jeunes influenceurs ont l’art de rassembler des foules virtuelles.  Mais je me marrais de certaines réponses données aux journalistes qui les questionnaient.

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« Je suis un influenceur » disait l’un d’entre eux, le journaliste lui posa la question « Qu’est-ce que cela veut dire ? », « ben, vous voyez, j’influence des gens, quoi … Je fais des vidéos et d’autres personnes les regardent ». Je sus à cet instant que ce jeune était le reflet de la majorité de nos influenceurs sur la toile. Beaucoup n’ont pas la moindre idée de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules.

Avant, l’influenceur était un personnage populaire, politicien ou un artiste. Son sérieux, sa connaissance, lui valait d’être respecté, écouté et donc suivi. Son propos était toujours sérieux, vrai, et cela lui valait la base de sa crédibilité. Mais aujourd’hui, à l’air des réseaux sociaux, les «influenceurs» n’influencent plus forcément par la qualité de leur discours. Leur influence est centrée sur leur capacité à divertir, leur aptitude à parler la même langue que leurs fans, c’est donc pour l’essentiel un phénomène de génération.

Être suivi sur la toile ne fait pas de nous des influenceurs ou des coachs

Je pense qu’il est important que chacun sache bien quel est son rôle. Blogueurs, motivateurs, entrepreneurs, coachs ou influenceurs, ayons chacun conscience de notre impact à travers les publications et les vidéos. Il est important pour chacun d’accepter dans l’humilité les critiques des abonnés, cela fait partie du jeu. Qui aime bien châtie bien. Vous châtiez parfois dans l’humour non ? Alors, acceptez la même chose de la part de vos fans. Vous me direz que les abonnés sont parfois carrément chiants? Et même s’ils l’étaient réellement, tout a un prix. Je dirais aussi à certains que le fait d’avoir des mots de persuasion ne fait pas de vous un coach. Être suivi sur les réseaux sociaux ne fait pas forcément de vous des influenceurs ou des coachs.

Je retourne voir la vidéo d’un coach de vie  ou d’un influenceur. C’est la mode ! Qui est assez fou pour être en marge ? J’ai besoin d’être influencé dans mes écrits. Ah j’oubliais, je suis bien curieux, comme ma mère, de savoir quel effet de mode nous réservera la politique à l’horizon 2020 !

PS: Vous voulez lire plus d’articles autour de la diaspora africaine ? C’est ici sur MON BLOG !


Ces benguistes qui nous foutent la honte

Je sais que, comme moi, il vous arrive d’avoir souvent honte face aux comportements de certains benguistes ou Africains qui vivent en France. Il faut avoir le courage de le dire, n’est-ce pas ? Voici quelques exemples de comportements auxquels j’ai été confronté et qui sont bien difficiles à défendre…

Quand la benguiste crie à tue-tête dans le métro

En novembre 2017, Toulouse devenait la première ville de France à équiper son métro en 4G. Premier métro français intégralement couvert d’une connexion haut débit ! Ce jour-là, je m’engouffrais direct dans le métro A, direction Basso Cambo… À peine installé dans la rame, je découvre une femme d’origine africaine assise au niveau de l’entrée. Elle échange avec sa correspondante – sûrement sa sœur – via un appel vidéo WhatsApp s’il vous plaît ! Elle communique dans son dialecte et crie à tue-tête sous le regard médusé et gêné des voyageurs.

Ligne A Métro Toulouse - Station Jean Jaurès
Ligne A Métro Toulouse – Station Jean Jaurès. CC : Ingolf via Flickr

Le pire, c’est que l’on peut facilement voir sa correspondante sur l’écran très large de son téléphone mobile . La correspondante à l’autre bout du fil est aussi d’origine africaine. Elle est couchée et enveloppée dans une couette rose. Elle n’a visiblement pas encore pris son bain ou sa douche, ni lavé ses dents et encore moins son visage. Elle vient à peine de se réveiller et a la mine toute défaite. Normal, il est 7 heures. Et nous voyageurs du métro, nous devrions supporter  cette scène dès le matin ? Pauvres de nous !

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Moi qui pensais qu’avoir une connexion haut débit dans le métro me permettrait désormais de consulter mes mails, de lire l’actualité en ligne, de parcourir les réseaux sociaux, de répondre aux messages … quelque chose d’utile quoi !  Mais non, semblait nous dire cette benguiste.

 

 

Louer son logement à un Africain, un risque?

Je me souviens, comme si c’était hier, du logement d’un ami africain, étudiant à Paris. La première fois que j’y ai mis les pieds, il venait juste d’aménager dans un cadre tout neuf et propre. Mais, quelques mois plus tard, il était impossible de reconnaître le logement ! Désordre, peinture abîmée, insalubrité, toilettes sales, de la moisissure un peu partout, une odeur nauséabonde… Je vous épargne le reste.

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Le logement était vraiment en piteux état. Allez imaginer la réaction du bailleur lors de l’état des lieux à la clôture du bail ! Le propriétaire était naturellement très déçu et irrité. Il a retenu toute la caution et a exigé une somme supplémentaire pour les dégâts. Le propriétaire a même juré ne plus jamais louer son logement à un Africain. Vraiment ? Eh oui ! Quant à mon compatriote, il a traité le propriétaire européen de méchant, raciste et de cupide. Je lui ai dit :

« Cher ami, il existe certes des bailleurs racistes mais sur ce point, tu n’as pas raison et tu le sais. Comment peux-tu transformer ce logement tout neuf en si piteux état? C’est abusé, tu ne trouves pas ? Quelle serait ta réaction si tu en étais le propriétaire ? »

« Il faudrait garder une bonne image de nous, Africains, aux yeux des Européens. Et cela passe par nos gestes et par nos attitudes de tous les jours à l’étranger. À cause de toi, le propriétaire ne veut plus louer son appartement à un Africain. Tu vois les conséquences de certains de nos comportements ? Et demain, on criera au scandale ou au racisme. On a notre part de responsabilité. »

Certains benguistes refusent de comprendre

Mon compatriote a souri quelques minutes. Puis, il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit :

« De quoi je me mêle ? Je vis à l’africaine. Je suis libre de vivre comme je veux et comme je l’entends. On ne peut plus cuisiner ses sauces épicées, utiliser son adjovan ou son soumabala parce que ça pollue l’air ? Mon frère, je suis en France oui, mais je reste Africain et fière de l’être. »

« C’est toi qui veux m’apprendre les bonnes manières ? Ah ! Monsieur est très intégré c’est ça ? Tu es devenu trop européen maintenant ? Au lieu de m’aider ou de manifester ta solidarité envers le frère Africain que je suis, tu préfères me rejeter. Garde tes conseils pour toi. Ne viens pas me fatiguer. »

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J’ai à mon tour souri suite à ses répliques. Cela ne me surprenait guère. En effet, certains benguistes sont malheureusement nombreux à penser comme lui. Ils refusaient de comprendre LE message. Il faut que nous arrêtions de jouer les victimes lorsqu’on nous surprend en pleine fraude. C’est comme cet africain, qui une fois monté dans un train, a refusé qu’on le touche ou qu’on le fasse descendre, alors qu’il n’avait pas de titre de transport. Et arrêtons de parler à haute voix et de surcroît dans nos dialectes comme si on se croyait à la maison alors qu’on est dans les transports en commun.

Si vous adorez écouter la musique en haut-parleur, de grâce arrêtez et utilisez des écouteurs. C’est fait pour ! Je sais que nous, les  benguistes, sommes très civilisés et respectueux.  Alors, je n’ai pas besoin de vous parler de nourriture dans les transports en commun, je vous fais confiance.

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Évitons les discussions et les bagarres inutiles dans les lieux publics, dans les administrations ou les lieux de services. Y compris à la préfecture… ça vous dit ? Les Africains ne sont pas sauvages. Faisons tout pour ne plus qu’on  indexe négativement les benguistes. Ce sera un grand pas, une victoire pour NOUS !