Appelez-moi benguiste pas magellan
J’ai fait une remarque ces derniers jours. Certains de mes amis au pays ne m’appellent plus benguiste. Mais ils ont décidé de me « collé » un autre nom : magellan. Magellan, parce que, selon eux, je me promène un peu trop dans le pays d’Hollande et dans l’espace Schengen.
Pourtant, Constant, mon meilleur ami du pays a presque fait toutes les villes de Côte d’Ivoire. Mais on ne l’a jamais surnommé « magellan ». Ils peuvent m’appeler « benguiste », je suis d’accord. Peut-être, parce que je vis à l’extérieur de mon pays et particulièrement en Europe.

Explorer le monde, le challenge de Fernand Magellan. Crédit Libre Photo : Pixabay. com
Pourquoi m’appeler magellan au lieu de benguiste ?
Mais qu’on m’appelle « magellan » maintenant, j’ai du mal à comprendre. Que signifie même ce terme ? Cela vient de l’expérience d’un grand navigateur et explorateur appelé Fernand de Mangellan. Lorsqu’on remonte dans l’histoire, on verra bien que ce portugais très connu et reconnu a effectué un grand voyage autour du monde.
Aujourd’hui, être magellan donc, signifie bouger, voyager beaucoup, se déplacer de villes en villes, de régions en régions… Si on est d’accord sur cette conception, alors, je dirai que nous tous, nous sommes magellans. N’est-ce pas ?
Je le dis parce que le mois dernier, lorsque j’échangeais avec Constant, il m’a informé qu’il allait à Abengourou. Après cela, il ferait escale à Yamoussoukro. Or, je sais bien qu’il fera un tour dans son village à Kouassi-datèkro. Je vous épargne ses autres et nombreuses tournées à l’intérieur du pays.
La semaine dernière encore, il m’a dit mon frère, je suis venu voir ma tante à Divo. Je serai très bientôt sur Abidjan. Entre moi et mon ami, qui est magellan ? Hein ? Répondez ! A cause du simple fait que j’ai été à Troyes ou résidait ma sœur. Maintenant qu’elle habite Paris, j’y vais de temps à autres pour la voir et voir d’autres parents.
En Espagne, j’y étais pour les vacances dernières, mon cher ami ivoirien Eric m’avait invité et je n’ai pas refusé. D’autant plus cela faisait deux ans qu’on ne s’était pas revu.
Montpellier et Perpignan, sont devenues mes destinations favorites, parce que depuis deux ans maintenant, je m’y rends pour les fêtes de fin d’année en compagnie de Vanessa et Corinne, mes amies ivoiriennes.
En Italie, c’était à l’occasion d’un pèlerinage pour voir le saint suaire du Christ. En Suisse, moi et mon ami Wilfried, nous y étions dans le cadre d’une formation pendant quelques jours.

A Dakar, comme vous le savez, c’était également dans le cadre de la formation Mondoblog RFI. A Nice, c’était pour rendre visite à mon autre et cher ami Mansour. Marseille, parce que c’est là maintenant que se déroule mon stage….
Le terme « magellan » n’est pas l’apanage du benguiste
Qui n’a jamais voyagé ? Qui ne rend pas visite à ses amis (es) ? Qui ne se promène pas un peu aussi ? De quartiers en quartiers, de villes en villes, de pays en pays ? Il n’y a pas que les benguistes qui voyagent alors ?
Les magellans sont-ils uniquement ceux qui sortent du pays ? Même en voyageant beaucoup comme Constant à l’intérieur du pays (ce qui est d’ailleurs bien), on peut être magellan.
En effet, je préfère connaître quelques villes de mon pays que connaître très peu les villes et régions de mon pays. N’attendons-nous pas souvent qu’on vienne nous parler ou faire découvrir notre propre pays à travers des documentaires ou une tierce personne ?
Cela me fait rappeler ce marin français et nonagénaire, un dimanche à la sortie de l’église. Lorsque je lui ai dit que j’étais ivoirien, il a commencé à me décrire les villes et quartiers, me raconter l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Je vous assure qu’il y avait des villes que je n’avais jamais visitées ; mais lui, il les maîtrisait parfaitement. Cela m’a permis de réaliser combien de fois mon pays jouit d’une grande richesse et une diversité remarquable.
C’est le cas pour la Guinée, le Burkina, le Togo, le Nigeria, le Sénégal, le Cameroun, la Mauritanie, le Maroc…. On le sait, il est bon de voyager. Voyager, c’est ouvrir son esprit. Voyager, c’est se cultiver. Voyager, c’est découvrir davantage.
Voyager, c’est casser des barrières, briser certains préjugés. Lorsque je retournerai au pays, je m’attèlerai à visiter plusieurs villes dans la Côte d’Ivoire profonde… Et pourquoi pas d’autres pays de la sous-région ?

C’est, en aucun cas un luxe ou un moyen pour montrer qu’on a assez d’argent ou le « m’as-tu-vu ». Non ! Tu peux t’offrir un voyage, un week-end ou une semaine pour visiter un lieu inconnu… Pas besoin de millions !
C’est pourquoi, récemment, j’ai dit à mon ami avec qui j’échangeais de m’appeler benguiste, mais pas Magellan. Car les magellans, les vrais ou les faux, c’est selon, on les connaît tous. Ce sont nos dirigeants politiques qui organisent toujours de ces missions ou de ces voyages pompeux au nom du contribuable. Suivez mon regard… ! Voyager à travers le monde, c’est bien. Mais connaître l’Afrique et son pays d’abord.
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