Benguiste : 7 erreurs à éviter avant de quitter le pays
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Se croire benguiste avant même de fouler le sol européen
Pour rappel, est benguiste celui ou celle qui séjourne ou réside en Europe. Mais voilà, à peine la demande de visa déposée, que certains se voient en benguiste. Déjà ? Ils informeront toute la communauté nationale, voire internationale. Mais qui a dit que demande de visa était synonyme de son obtention ? Il suffit de demander aux anciens, ils vous confieront leurs témoignages ôh combien longs et palpitants. Certains vous diront « c’est la quatrième fois » ; d’autres « la dixième fois… ». Et patati et patata.
Il faut attendre la sortie du visa et après bonjour le statut de benguiste. Imagine un peu si jamais l’ambassade te refusait le visa. Ça sera une vraie et grosse honte comme un de mes amis qui en payé les frais une de ces années. C’est pourquoi en Afrique, quand on voyage, on demeure toujours discret jusqu’au jour J.
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Se substituer en Père Noël
L’ambassade t’a accordé le visa. Super, j’ai envie de dire bravo et félicitations ! Mais…eh oui, il y a un « mais ». Mais de grâce il ne faut pas s’improviser Père Noël. Depuis que tu as obtenu le précieux tampon de l’ambassade, tu offres des cadeaux en guise de « souvenirs » par-ci, par-là. Ton ordinateur, ton téléphone mobile, tes habits, tes chaussures… Bref, tout y passe ou presque TOUT.
Qu’est-ce qu’un (e) future benguiste comme toi ferait encore avec de vieux trucs ? Tu te dis sûrement TOUT ça, il y en a en Europe. Oui, mais ce n’est pas gratuit. En fait, c’est en euros.Ce n’est pas tout, certains organiseront une bonne « fiesta » pour sabler leur départ. Bon ce n’est pas un mal en soi. Loin de pousser quiconque à être moins généreux. Mais surtout, il y a d’autres réalités à affronter en Europe, il y a d’autres dépenses.
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Rassurer ou faire des promesses à tout le monde
Lorsque tu as ton visa, tu deviens l’espoir de la famille, de tout le monde. Peut-être, tu es le/la seul (e) ou l’un des rares membres de ta famille à fouler bientôt le sol européen. Mais s’il te plaît, ne prends pas tout de suite des responsabilités qui dépassent tes épaules. En d’autres termes, ne fais pas de promesses à tout bout de champ.
« Quand j’irai, je t’enverrai ceci ou cela ». « Quand j’irai, je reviendrai te chercher ». « Quand j’irai, je t’appellerai tous les jours ; je ne t’oublierai jamais ».
D’ailleurs, on ne sait jamais. Tu n’es pas encore arrivé ici. Tu ne connais pas encore les réalités de l’Europe donc tais-toi. Lorsque tu réussiras une fois ici, alors ce sera une surprise, que dis-je une BELLE surprise pour les siens. Ceci pour éviter qu’on te prenne pour une personne qui parle trop sans actes.
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Emporter des affaires inutiles
C’est le souci majeur que vivent la plupart des benguistes dès le tout premier voyage. Que faut-il envoyer ? Que faut-il laisser au pays ? Des interrogations qui se baladent dans l’esprit des futurs benguistes. Pourtant, les agences de voyages sont rigoureuses là-dessus : 46 kg (23 X 2) autorisés pour les bagages. Il faudra donc bien cogiter, bien trier et ranger les affaires à emporter. Je me rappelle ma folie à ce sujet toujours pas facile pour un benguiste de retour de vacance.
Album photos, documents administratifs, médicaments traditionnels, mais de grâce, n’apportes pas des choses inutiles. Tu veux un exemple ? Ton grand drap qui t’a tenu compagnie pendant des lustres, des provisions alimentaires telles que la viande ou du poisson fumé… Bon Dieu merci, les mesures de sécurité contre Ebola restent encore en vigueur dans les aéroports.
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Oublier de changer son argent
A force d’informer la communauté internationale et nationale, de se substituer en Père Noël, de faire des promesses à droite et à gauche ou de réfléchir à ce qu’on doit apporter comme affaires. On oublie souvent l’essentiel même si cela passe inaperçu : changer son argent. Tu vas dans un autre pays différent du tien. Evidemment, la monnaie sera différente.
De grâce, il est nécessaire d’aller changer tes sous en euros ou en dollars, c’est selon. C’est là, que tu réaliseras que notre monnaie africaine ne représente pas grand-chose devant les autres monnaies. Quand tu donneras une liasse de billets et on te remettra une petite couche de billets. Bon voilà, tu es prévenu (e).
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Prévoir les imprévus
Après les cinq points précédents, un autre précieux conseil : garder un peu de sous pour les imprévus. Oui des sous pour le taxi, pour le bus, pour le métro, peut-être pour la caution, pour le loyer et bien d’autres. Si tu dois résider à Paris, Dieu merci pour le transport.
Mais si en débarquant à Roissy ou Orly tu dois te rendre en province. Alors là, prévois en plus du taxi, du bus ou du métro, l’argent de ton train ou du TGV. Et crois-moi, ce n’est pas moins de 30 euros, si tu as la chance. Tout dépendra de ta destination. Et de la période aussi. Si c’est en été ou en période de congés, je crois, la SNCF fera une recette de plus, grâce à toi.
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Ne pas écouter les conseils des anciens benguistes
Bon, si après tous ces points, tous ces conseils, tout ce bavardage. Tu penses que ce n’est pas utile ou nécessaire de les observer, tu es libre comme un oiseau. Dans tous les cas, je sais que dans la vie, il faut écouter les autres surtout quand ils sont déjà passés sur le chemin que tu envisages d’emprunter. La balle est dans ton camp très cher (e) future benguiste . Bon voyage ! Pas besoin de me remercier, c’est la solidarité africaine.
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