Commerçantes de Gorée, je vous salue !
Je n’arrive toujours pas à comprendre une chose depuis mon retour du Sénégal. Comment les vendeuses de Gorée font elles pour séduire et traumatiser aussi rapidement leurs clients ?! En quelques minutes, mes amis Mondoblogeurs de la formation de Dakar 2015 et moi étions dans leurs filets.
Les commerçantes de Gorée, sans même une formation en marketing, excellent dans leur métier
Non sérieusement, elles sont formidablement fortes. Je crois que Stromae devrait leur dédier son tube « for-mi-daaable ». Voici des filles qui n’ont jamais fait d’études de marketing mais qui le font aussi bien que n’importe quels grands services de communication. Que ces grandes directions de communication viennent prendre quelques cours ici.
Commerçantes de Gorée, je vous salue. Je vous salue pour la dextérité avec laquelle vous abordez les clients. Je vous salue pour la ténacité dont vous faites preuve devant les clients parfois incrédules. Je vous salue également pour la passion que vous avez pour votre métier et qui se lit tout de suite dans vos yeux.
La chaloupe venait de s’échouer sur l’île de Gorée. Quelques minutes plus tard, la visite des lieux commençait. J’écoutais religieusement l’exposé de notre guide. Je contemplais surtout ces bâtiments historiques dont j’avais maintes fois entendu parler.
Je faisais tout, sauf sentir cette main posée sur mon épaule. Lorsque je réalisai cette présence humaine, j’étais déjà face à une des commerçantes de Gorée : Fatou.
Fatou, la vingtaine, vendeuse de colliers d’art plus que séduisante, se tenait là devant moi. Elle m’offrit un si large sourire comme si on se connaissait depuis des lustres. On aurait dit qu’elle venait de rencontrer son ange gardien.
Et moi, naïf, je lui redonnais le même sourire sans comprendre l’enjeu de ce jeu. J’étais la proie de Fatou !
-Bonjour mignon garçon, voici des colliers jolis comme toi. Tiens ça, je te fais un bon prix, me lançait-elle avec une voix suave et langoureuse.
-Non merci
Comment non merci ? Allez, fais ton choix. Tu es trop joli pour dire merci. Regardes ces colliers, il y en a pour toi là-dedans. Tiens prend ça.
-Non, non merci, j’e n’en ai pas besoin…
Mais sans connaître notre commerçante, qui était plus en plus motivée. Le résultat ne se fit pas attendre. Quelques minutes après, j’avais acheté un collier sans m’en rendre compte.
Ah, Fatou et ses amies vendeuses ! Elles sont si collantes qu’on ne pouvait y échapper difficilement. Tiens quand on parle de « coller », on pense à l’artiste chanteur Franko au Cameroun. Eh bien, l’une des vendeuses a réussi à « coller » à son tour pardon à convaincre un bloggeur camerounais : Didier Ndengue
Le gars n’a pas pu résister à cette gazelle (une bière très prisée à Dakar), pardon à cette vendeuse séduisante qui lui rappelait son ndolê à Douala. Je le voyais se débattre tel un enfant qui apprenait à nager dans un grand bassin. De conversations en conversations ; d’arguments contre arguments. Mais rien n’y fit. La vendeuse avait accroché au cou de notre ami quelques multiples colliers qu’elle vendait.
Quand le blogeur Didier Ndengue se fait couronner par une commerçante de Gorée
Pauvre, Didier Ndengue ! Il ressemblait à un chef de village qu’on venait de couronner suite à une cérémonie d’intronisation. Sérieusement, à un moment donné, j’avais même cru que le gars vendait lui aussi des colliers, tellement il en avait à son cou. Elles sont terribles ces filles-là, aucune pitié, aucun respect pour un mondoblogueur ! On doit les condamner.
Quand tu dis que tu n’en veux pas, c’est même à ce moment qu’elles s’arrangent, je ne sais comment à accrocher leurs articles à une partie de ton corps. Il y a même celles qui te laissent carrément leurs colliers dans tes mains pendant de longues minutes comme Fatou me l’a fait. Sous prétexte que c’est gratuit. Mais entre nous, n’est-ce pas là un cadeau empoisonné ?
Pour affronter ces commerçantes, il y deux cas : soit on boude, soit on sympathise
Après, je me suis demandé intérieurement comment faire pour affronter ces commerçantes un peu trop zélées à Gorée. En fait, il y a deux cas. Soit tu ne leur adresses aucune parole, aucun signe. Soit tu sympathises parfaitement avec elles.
En tout cas, c’est ce qu’a fait Ecclésiaste. Il a été tellement traumatisé par ces dernières, qu’il a finit par prendre une photo avec elles. Encore un Camerounais. Ah les Camerounais, ils adorent les « collages » venant surtout de ces filles remarquables.
Commerçantes de Gorée, je vous salue !
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