A quand l’indépendance de nos armées africaines ?

Article : A quand l’indépendance de nos armées africaines ?
Crédit:
7 décembre 2014

A quand l’indépendance de nos armées africaines ?

Personne ne dira le contraire : eh bien personne ! Les armées africaines n’existent que de nom. De Bamako à Abidjan en passant par Bangui, Abuja et Kinshasa, il n’existe aucune armée indépendante capable d’assurer la sécurité des citoyens. Difficile d’égrener aujourd’hui le chapelet de péchés que commettent nos armées africaines. Ils sont légions et sont de toutes sorte de couleurs : péchés mignons, péchés capitaux, péchés mortels…

L’union, une des règles d’or de toute armée est un leurre dans les rangs de nos soldats africains. Ils préfèrent tous le népotisme, l’indiscipline et le racket et que sais-je encore. Ce sont là les péchés mignons.

L’un des péchés capitaux ou si vous voulez mortels, demeure la malformation. Si ce ne sont pas des faux diplômés, ce sont plutôt des analphabètes pures sortis de on ne sait où ? Ils sont composés et recrutés généralement en étant des mécaniciens, bouchers, vigiles parfois même des dozos… !

Les chefs d’Etats-majors ou généraux n’ont pratiquement aucune autorité. Ce sont plutôt des marionnettes à la solde de nos chefs d’Etats. Comme si cela ne suffisait pas, l’équipement des armées est et demeure défaillant en dépit des budgets déployés aussi colossaux soient-ils.

La carte de budgétaire statistique de Military Balance en 2012
La carte budgétaire des armées africaines statistique de Military Balance en 2012 (Jeune Afrique)

Selon les statiques de Military Balance en 2012, seulement 7 millions de dollars pour le Libéria en terme de budget annuel, 163 pour le mali. Le Niger n’enregistre que 242 pendant que la Côte d’Ivoire bénéficie de 353 millions de dollars.

Conséquence : on assiste à des armées malformées, mal-équipées, mal-ordonnées : bref, souvent livrées à elles même. Il est donc évident qu’elles soient inefficaces dans la protection des biens et des personnes. Les crises se multiplieront toujours de jour en jour sous l’œil impuissant de nos armées.

Quelles sont ces armées regroupées qu’on appelle ECOMOG, CEEAC et pâti et patata ? Des réunions en à point finir. C’est pathétique ! Pathétique d’entendre régulièrement nos républiques africaines, crier à gorge déployée ou appeler toujours au secours aux forces européennes.Les problèmes ivoirien, malien, nigérian… en sont une belle illustration.

On se rappelle comme si c’était hier. Il a fallu l’intervention de l’armée française et du 43ème BIMA pour éteindre le feu à la Société Ivoirienne de Raffinage à Abidjan. Au mali, l’armée a été chassée du Nord et est restée incapable pour reprendre cette partie du pays. De plus, l’armée nigériane quant à elle fuit face à Bako Haram. Il y a deux (2) semaines, plus de 200 Soldats du Nigéria se sont réfugiés au Niger. La liste n’est pas exhaustive…

Tout cela illustre parfaitement notre manque de volonté d’assurer la sécurité des populations dont nous avons la charge. Est-ce une ignorance ou une défaillance? Nous croyons plus à une défaillance. Défaillance, parce que nous pensons que trop de choses se passent sous nos yeux.

Aide des forces étrangères au côté de l'armée centrafricaine
Aide des forces étrangères au côté de l’armée centrafricaine (Jeune Afrique)

Pendant ce temps, certaines personnes réclament haut et fort le départ ou l’ingérence des forces étrangères. Quelle contradiction ?  Existe-t-il réellement une armée dans nos pays africains ? Non ! Il existe une armée africaine à la solde des chefs d’Etats. Il existe des nations africaines qui font appellent à des armées françaises : telle est la vérité.

Armée africaine, Yako* !

*courage

Partagez

Commentaires