Permis de conduire français, le parcours du combattant !
C’est la quatrième fois que mon amie passe à côté du permis de conduire français. Conséquence : plus 6 000 euros… tombés à l’eau.
La première fois, c’était l’examen de code qu’elle avait raté. La deuxième fois, c’était encore le même examen sauf qu’elle était arrivée plus près du but, mais hélas ! La troisième fois, elle avait oublié de respecter le marquage « STOP » devant l’inspecteur pour l’examen de conduite. La quatrième fois, elle a manqué de respecter la distance de sécurité entre son véhicule et celui qui se tenait devant elle.
C’est ça aussi la stratégie ou le business des auto-écoles françaises…

Joie d’obtenir son permis de conduire français
J’étais couché ce matin-là, encore enroulé sous ma couette, lorsque je reçu l’appel de mon amie en question. Je faisais la grasse matinée en regardant un film. Près de moi, il y avait quelques biscottes et un peu plus loin une tasse de café. Je sirotais tout doucement mon café en savourant son parfum. Je me sentais un peu lourd, il fallait quand même me booster ce matin-là… À l’autre bout du fil, j’entendis mon amie Verena crier et jubiler. Son attitude me surprit tellement que je me mis immédiatement à me poser mille et une questions.
Qu’est-ce qui pouvait bien susciter une telle joie chez elle ce matin ? Venait-elle de décrocher un contrat à durée indéterminée (CDI) ? Ou venait-elle de recevoir la demande en mariage de son fiancé qui, selon elle, tardait à se décider ? Je n’en avais aucune idée. Pourtant, je voulu moi aussi entrer dans la danse, une danse de joie et d’allégresse. Oui, mais il fallait d’abord que je sache quel était l’objet de cette joie. N’est-ce pas ?
Pas facile d’obtenir le permis en France
C’est alors que, quelque peu agitée, elle me lança ceci :
« Mon frère, j’ai enfin eu mon permis, le fameux permis français. Tu n’imagines pas comme je suis contente.»
« Quoi ? ! Wow ! Bravo ma sœur, enfin », répliquais-je, joyeux.
Ah le permis français, un vrai parcours du combattant ! Je réalisais qu’avoir le permis de conduire français n’était pas une mince affaire. Cela n’avait rien à voir avec le permis de conduire chez nous en Côte d’Ivoire et encore moins avec le permis de conduire au Cameroun. Non !

Le permis au pays, plus facile à obtenir et moins cher
Au pays, c’est tellement simple et facile. Il suffit d’entrer dans une auto-école, de régler la somme que l’on demande. Une modique somme comparée à celle qui est demandé en France (environ 100.000 F CFA soit 150 euros), et le tour est joué ! On peut aller s’asseoir tranquillement à la maison pour recevoir son permis de conduire quelques semaines après.
Pas besoin de cours théoriques et/ou d’examen de code. Pas besoin également de cours pratiques et/ou d’examens de conduite. Aucune obligation ! Donc aucune chance de rater son permis. Non, on ne se prend pas trop la tête comme en France. À Abidjan, tout comme au Cameroun, on est sûr d’avoir son permis de conduire, quelles que soient les circonstances. C’est simple : on obtient d’abord le permis et on apprend à conduire ensuite. La main viendra au fur et à mesure…
C’est pourquoi, je félicitais mon amie Verena pour son courage, sa patience, ses efforts, ses sacrifices… En France, le permis de conduire est considéré comme un diplôme. Souvent, les recruteurs l’exigent. Il faut donc l’avoir, c’est une nécessité. Mais plusieurs benguistes ou africains en France préfèrent passer leur permis de conduire chez eux au pays. C’est moins cher et super facile à obtenir ! En effet, qui souhaite se ruiner ?
Passer son permis de conduire au pays, la panacée
Le saviez-vous ? Le prix du permis français (entre 1200 et 1500 euros, quand on ne le rate pas) peut même acheter un billet d’avion aller-retour au pays avec, en plus, de la monnaie pour assurer tranquillement son séjour ! Alors, pourquoi s’embêter et se ruiner à obtenir le permis français ?
D’autant plus que les étudiants peuvent conduire avec le permis de leur pays d’origine, puis le changer plus tard en permis français. C’est le cas de mon ami Franck, qui au départ avait voulu passer son permis de conduire en France. Mais il a vite changé d’avis. Il l’a finalement passé avec brio à Abidjan !

Mais attention aux contraintes et aux règles…
Mais attention, il y a un hic pour les benguistes ! Ce n’est pas tout le monde qui peut aller passer son permis de conduire au pays et revenir le changer facilement. Il y a des règles, la loi française est claire à ce sujet. Pour ceux qui ont changé de statut, qui ont une carte de résident, qui ont la nationalité française… ce ne sera plus possible. Mon amie Verena se retrouvait malheureusement dans ce cas de figure. Vous comprenez donc pourquoi elle a du supporter tous les tralalas du permis français jusqu’au bout.
Le mieux, ce serait d’obtenir son permis de conduire au pays, trois mois avant de fouler le sol français, et comme ça on évite toutes ces tracasseries. En fait, en France, pour certaines choses, il faut vraiment être riche ! C’est le cas pour avoir une nounou comme c’est le cas pour pouvoir passer le permis de conduire… Alors, à bon entendeur, salut !
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