« Tu fais quoi dans la vie ? »
Ce vendredi soir, j’avais du mal à trouver le sommeil. Pourtant, j’avais passé une journée très mouvementée. Bah ça arrive bien souvent non ?
Je décide donc de « tuer » le temps sur mon Smartphone. Nouvelle technologie oblige ! Le temps que Morphée me prenne dans ses bras. A peine, connecté sur mon WhatsApp je reçois un nouveau message. Je l’ouvre et je réalise que son auteur ne m’est pas familier.

Mais la morale veut qu’on réponde à un petit « salut » même d’une personne inconnue. « Comment tu vas Yobouet ? Ça fait vraiment un bail hein ! ». Non seulement la personne connaissait bien mon nom de famille, mais estimait qu’on se connaissait depuis longtemps. Allons voir… Qui c’est ?
Isabelle, une de mes anciennes voisines du collège…
Après quelques échanges, je réalise finalement que mon interlocutrice n’est autre qu’Isabelle, ma voisine de 5e au collège. Mon Dieu que le temps file ! Cela fait environ 12 ans qu’on ne s’était plus revus ! Quelle belle surprise ce soir ! Mais comment a-t-elle fait pour me retrouver ? Bon, ce n’est pas ça le plus important. Même si je sais que les TIC y sont pour beaucoup.
Et la conversation démarra avec ma voisine Isabelle, plus dense et plus intense. De toute façon, je n’avais pas sommeil. Au fil des messages, chacun voulait avoir plus d’informations sur l’autre.
C’est alors qu’elle me lança la question suivante : « Dis, tu fais quoi dans la vie maintenant? ». Ah cette fameuse question ! « Etudiant enfin de master professionnel 1 en ingénierie des médias à l’université de Toulon, et toi ? (tu fais quoi dans la vie ?), avais-je répondu ».
Peut-être ne fallait-il pas que je lui retourne la question. En effet, ma voisine a mis plus de 10 minutes sans répondre. J’ai même pensé que c’était un problème avec la connexion Internet. Non et non !
Isabelle était bel et bien « en ligne ». Était-elle occupée? Je ne sais pas. Mais voici la réponse qu’elle me donna au bout d’un quart d’heure : « Je me « débrouille » oh mon cher. J’ai arrêté l’école depuis. Pour toi est bien… Laisse ça mon frère, parlons d’autres choses. Comment ça va là-bas ?»
« Tu fais quoi dans la vie », la question qui fait réfléchir…
Cette conversation d’un soir que je vous raconte remonte à quelques mois. Mais elle m’a fait et continue de me faire réfléchir sur la fameuse question « tu fais quoi dans la vie ? » Oui une question petite en structure mais grande en sens. Une question qui effraie certains et semble normale pour d’autres.
C’est clair, aujourd’hui, elle n’échappe à aucune conversation. Qui n’a jamais entendu ou posé cette question ? Très peu en tout cas. Une petite conversation avec une nouvelle ou une ancienne connaissance et hop, la question resurgir de plus belle. Pourtant, ce n’est pas si méchant que ça; non ?
Il faut savoir que les réponses dépendent évidemment de la situation dans laquelle, l’on se trouve. Il y en a trois principalement.
Situation bonne : réponse détaillée
Font partie de cette catégorie, les personnes qui ont une situation stable. Soit, elles poursuivent de longues études ou soit jouissent d’un travail bien plus rentable et passionnant. Ces personnes sont même capables de détailler au maximum la formation qu’elles font ou le métier qu’elles exercent sans qu’on le leur demande.
Ex : « Bah, je suis le médecin- chef, chirurgien en neurologie à la polyclinique internationale d’Abidjan. Tu sais, c’est une grande responsabilité. Il faut s’occuper de ceci, de cela… blabla blabla ». Et c’est parti pour une vingtaine de minutes de « one man show« .
Situation passable : réponse brève
Dans cette catégorie, la vie est normale ! On fait une formation comme beaucoup d’autres. On occupe une fonction passable qui nous permet juste de subvenir à nos besoins élémentaires. Dans ce cas, on est bref. On veut plutôt savoir plus sur l’autre : « Bof, je suis infirmier très cher (e) et toi ? ».
Situation confuse; réponse : je me « débrouille »
Ici, la situation sociale dans laquelle on se trouve n’est pas rose. C’est clair ! On a même souvent honte d’en parler. La question devient agressive, gênante, inappropriée. Bref, la question « tu fais quoi dans la vie ? », n’est pas la bienvenue surtout si l’autre semble être stable.

Alors, on cherche parfois un moyen pour vite échapper. Soit on décide de mentir, soit d’avouer… Voici un exemple de réponse : « Moi ? (on fait semblant comme si la question ne nous était pas adressé) ». En fait, on réfléchit, on cherche une réponse… « Mon cher, ma chère, je me débrouille oh. Bon, laisse ça, parlons d’autres choses… »
Notre avenir se trouve entre nos mains…
Une chose est sûre, la question « tu fais quoi dans la vie ? », nous amène à réfléchir, à nous interroger sur notre situation sociale présente ou à venir.
Si, elle n’est pas comme on le souhaite aujourd’hui, cette question nous permet de fouetter notre ego pour améliorer la situation demain. Car notre avenir se trouve entre nos mains (Bien sûr, Dieu fera le reste…)
Afin d’éviter d’être agressé ou lapidé demain par « tu fais quoi dans la vie », travaillons. Bernard Dadié, célèbre écrivain ivoirien ne disait-il pas dans son œuvre Climbié ceci ?
« Le travail et après le travail, l’indépendance mon enfant ! N’être à la charge de personne, telle doit être la devise de notre génération ».
Et toi qui lis ce billet, tu fais quoi dans la vie ? D 🙂
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