Ahou, la blanche
Elle est Africaine, née dans le fin fond au centre de la Côte d’Ivoire. Ahou, c’est d’ailleurs le prénom que lui a donné sa grand-mère au village. Ahou, le prénom qu’on donne à toute fille qui voit le jour un jeudi chez les “Baoulés” en pays Akan. Ahou, un prénom purement africain que portent joyeusement ces jeunes filles ivoiriennes dans cette partie du pays.
Ahou la benguiste et la blanche
Seulement voilà, il a fallu que notre Ahou monte dans un avion. Il a fallu qu’elle s’éloigne un tout petit peu de ses racines. Il a fallu qu’elle foule le sol européen pour que “Ahou”, la PETITE africaine devienne la GRANDE blanche, la benguiste comme on le dit au pays des éléphants.
Aujourd’hui, Ahou est devenue plus blanche que les blanches elles-mêmes. Elle parle comme elles. Elle s’habille comme elles, se maquille comme elles. Bref, Ahou vit comme les blanches. Elle vole de ses propres ailes… Bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Mais…
Mais jusque-là, tout va bien, car comme elle aime le dire souvent : « Je m’intègre, je m’ « européanise » : où est le problème ? » Il y a aucun problème Ahou. Il n’y a aucun problème à s’intégrer, à s’accoutumer, à s’adapter aux réalités d’un continent différent de celui d’où on vient : l’Afrique.
Mais, eh oui, il y a, en fait, un “MAIS”. Le problème, donc, est le suivant. Ma très chère sœur, pourquoi n’affirmes-tu plus ton origine, ta culture, cette belle africanité dont tu devrais être si fière ?

Ahou la benguiste, reste toujours fière de ton origine : l’Afrique
Aujourd’hui, lorsqu’on t’appelle “Ahou” dans la rue ou en public, pourquoi rejeter ce joli petit prénom qui rappelle toujours ton origine africaine ? Non, excuse-moi, mais je ne t’appellerai pas “Prisca” ou “Ahou, la blanche” comme tu le souhaites tant. Tu sais pourquoi ? Parce que pour moi, tu es et resteras “Ahou”, tout simplement. La “Ahou”, la belle africaine, celle qui sait d’où elle vient, celle qui connait ses racines.
Ahou, je ne veux pas te blâmer, je veux tout simplement que tu comprennes une chose. On peut parcourir des pays et des pays, des capitales et des capitales. On peut voyager à travers le monde entier, avoir des responsabilités, avoir un statut respecté et respectable sans toutefois et demeurer toujours fière de ce qu’on est.
L’eau chaude n’oublie jamais qu’elle était froide
Saisis donc cette belle opportunité que la vie t’offre aujourd’hui pour montrer et rappeler aux yeux du monde que tu es Africaine et fière de l’être. La réussite ne doit en aucun cas être un frein ou un obstacle. Il n’est jamais tard dans la vie pour faire le bien, dit-on.
“L’eau chaude n’oublie jamais qu’elle était froide ”. Connais-tu ce proverbe africain ? Je sais que tu reviendras sur de meilleurs sentiments. Je sais, oui, je le sais… Salut Ahou l’africaine et la benguiste !
PS: Ce texte s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la femme africaine célébrée le 31 juillet 2016. J’ai le plaisir de faire partie des blogueurs sélectionnés pour participer à cette belle célébration. Je vous invite justement à découvrir les beaux textes que vous proposent Guillaume et Anthony à leur tour.
Le thème de cette année est le suivant « Des racines et des ailes ». Merci à Grâce Bailhache pour cette belle collaboration. Plus d’infos sur le site de la JIFA.
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