Benjamin Yobouet

Et si on laissait la mère de Gbagbo reposer en paix

La nouvelle a fait le tour de l’Afrique, du monde aussi. La mère de l’ex-président Laurent Gbagbo s’est éteinte. Alors qu’elle revenait de son exil, Marguerite Gado, 90 ans, nous a quitté ce mercredi 16 octobre dans son village natal.

Laurent Gbagbo et sa mère
Laurent Gbagbo et sa mère

Polémiques autour du décès de la mère de Gbagbo

Une nouvelle qui crée de plus en plus la polémique chez les ivoiriens en général et la classe politique en particulier. On s’accuse. On s’explique. On se défend çà et là…Le gouvernement Ouattara exprime sa bonne foi et clame haut et fort, réclame son innocence. Voici ce qui ressort des propos du Ministre ivoirien de l’intérieur : « On a proposé à la famille une ambulance médicalisée mais ce matin ils ont décidé de la faire partir dans un véhicule ordinaire, ils ont dû s’arrêter à Yamoussoukro (centre), elle est morte vers 19H45 ». 

Même son de cloche chez Aminata 24, page du Rassemblement des Républicains (RDR), parti au pouvoir : « Quand la mère de Gbagbo est arrivée en Côte d’Ivoire dimanche, le Gouvernement a dit: Nous allons l’envoyer à la PISAM. Le FPI a dit NON. Le Gouvernement dit: le SAMU est à votre disposition pour ses déplacements. Le FPI a dit NON. Le Gouvernement a dit: On va vous donner des moyens financiers pour sa prise en charge. Le FPI a dit NON. Le Gouvernement a dit: On va refaire sa maison de Gnaliepa pour qu’elle ait un cadre plus paisible. Le FPI dit NON, on ne l’emmène pas à Gnaliepa. Le FPI a choisi de la mettre dans un véhicule de transport en commun malgré ses 90 ans. Et elle est morte avant d’arriver dans son village où elle voulait rendre l’âme. Qui l’a tué en définitive » ? 

Le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbabgo n’a pas fait de déclaration officielle à ce sujet pour l’heure. Toutefois, le Front Populaire Ivoirien (FPI) ne semble pas être sur la même longueur d’onde que celle du gouvernement. Certains pensent que le FPI a tenu à sa dignité, à son honneur…Bref, à y regarder de près, il règne bel et bien une tension voire une polémique réelle (comme toujours, la presse s’y est mêlée à fond).

L’heure n’est plus aux polémiques, la Côte d’Ivoire d’abord

Les potraits du couple Gbagbo et sa celui de la mère
Les portraits du couple Gbagbo et celui de la mère

Cette situation interpelle plus d’un et suscite des interrogations. La côte d’Ivoire n’est-t-elle pas fatiguée de toutes ces mésententes et crises? Est-il nécessaire de créer tant de polémiques autour du décès de la mère de l’ex-chef d’Etat Ivoirien Laurent Gbagbo ? Sommes-nous prêts à mettre en péril la vie d’une personne au nom de nos chapelles politiques ? La pauvre et innocente Marguerite Dago n’a-t-elle pas assez souffert comme ça ?

De grâce, ayons un peu de respect pour les morts par conséquent pour cette nonagénaire. De toute façon, ces accusations, ces explications, ces défenses ne l’a ressuscitera jamais. Tout est Homme naît et meurt.  C’est le destin, on n’y peut rien. Son heure était arrivée. Elle n’a pas besoin de nos polémiques plutôt de nos prières Alors, laissons la mère de Gbagbo reposer en paix pour que la Côte d’Ivoire demeure dans la paix. Le cas de Feu Marguerite Gado doit faire école !

 


CI: funérailles bétés, quand tu leur tiens

En Afrique, plus particulièrement dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, les funérailles sont TOUT, sauf un moment de recueillement. Impossible donc de parler de funérailles aujourd’hui sans parler d’un groupe ethnique : les bétés – pardon – les rois des funérailles grandioses. Avec eux, tous les week-ends se succèdent d’obsèques en obsèques à partir du jeudi. Les gares, en direction de Gagnoa, Daloa, Lakota en savent beaucoup.

Vous voulez voir du monde avec les derniers modèles de pagnes ou de costumes ? Rendez-vous un vendredi après-midi à la morgue, à IVOSEP. Vous cherchez un concert géant avec de vrais artistes du terroir ? Ce n’est pas compliqué ! Direction place Ficgayo de Yopougon, vendredi soir.Vous les verrez tous exécuter les derniers pas de danses.

La solidarité pour les funérailles commence après la mort

Vous désirez avoir une maîtresse (une copine) ou une âme sœur ? Pas de souci également. Les funérailles du côté de Bagnota, Gnaprahio, Dipa-dipa ( ce sont des villages purement bétés)… vous offriront ce service. Pas question pour un bété digne de son nom d’aider son proche qui est malade. La solidarité familiale commence après la mort.

IVOSEP Abidjan Treichville
IVOSEP Abidjan Treichville. Crédit: google images

Les funérailles bétés, il faut le souligner deviennent de plus en plus des lieux de retrouvailles, de liesses populaires mais aussi de concurrences. Quelle famille organisera bien plus que l’autre ? Les bouteilles de bière, de gin et de vin coulent à flot en l’honneur du disparu. Les tee-shirts et pagnes sont quant à eux  à l’effigie du mort. C’est pour lui rendre un vibrant hommage. Attention, la famille doit surtout s’assurer qu’il y a suffisamment de sacs de riz, de moutons et souvent même de bœufs pour nourrir tout ce monde venu la soutenir. Sinon les funérailles risquent d’être gâchées.

Un homme en pleurs
Un homme en pleurs. Crédit: google images

Des scènes acrobaties et les pleureuses professionnelles

Ici, lorsqu’une personne meurt, la réaction doit être instantanée. Les plus expertes sont les femmes. On cogne la tête  contre un arbre par ci ou contre un mur par là. Les jeunes filles, accompagnées de leurs mères vont en brousse chercher des feuilles rugueuses appelées « gnagnon » en langue locale. Elles se frottent le visage et tout le corps avec ces feuilles de sorte qu’elles laissent des plaies sur la peau. Elles ne sont pas seules.

Il y aussi les pleureuses professionnelles que la famille se charge de louer pour les aider dans cette grande tâche. Elles font des acrobaties ou même s’écorchent le corps avec des tessons de bouteilles.Certains pleurent à chaudes larmes. D’autres chantent en prononçant des paroles pathétiques sur la vie du défunt et surtout sur le vide qu’il va laisser, à savoir l’héritage. On se rase le crâne pendant la période du deuil et on porte des tenues noires pour marquer sa compassion. Dans la tradition bété, c’est un devoir d’honorer la mémoire d’un défunt.

Pleureuses bétés
Pleureuses bétés. Crédit: google images

Cependant, après les funérailles toutes les dettes reviennent à la famille éplorée qui se charge de les rembourser. Comme on le dit après la fête, c’est la défaite. L’organisation des funérailles en pays bété, on peut le dire est un véritable art que saurait nier aucun autre peuple encore moins les malinkés. Quand comprendront-ils enfin, que ce ne sont pas ces funérailles grandioses qui ressusciteront leurs morts ?


Je me rappelle la Côte d’Ivoire d’autrefois

Je me rappelle comme si c’était hier. Je me rappelle que l’on vendait un œuf à 50F Cfa. Mais aujourd’hui, si vous n’avez pas 75 ou 100 F Cfa, ce n’est pas la peine ! Je me rappelle aussi  ces vendeuses devant notre cour qui faisaient de grosses et belles bananes douces à 25 F Cfa l’unité.

La Côte d’Ivoire d’autrefois, une belle époque

Je me rappelle l’époque à laquelle moi et mes potes de quartier nous achetions des bonbons, des biscuits, des chocolats et autres. Mais surtout les chewing-gums à 10 F Cfa. Aujourd’hui, pour un seul « hollywood », il faut le négocier à 20 F Cfa. Je me rappelle cette époque-là où maman, papa, féli ma grande sœur et moi, nous allions au « ciné » voir de grands films souvent à « treich » à l’entente, des fois à Saguidiba du côté de « Yop » ou aux 220 logements au cinéma Liberté. Aujourd’hui, pardonnez, faites semblant de passer devant ces lieux et vous verrez qu’il n’existe aucune salle de ce genre. C’est dommage !

Je me rappelle également si je ne me trompe pas, ces moments où l’on cherchait avec torche des fonctionnaires, des personnes dans les entreprises publiques comme privées pour aller travailler dès qu’ils obtenaient leurs diplômes. En tout cas, il y avait travail à gogo. Mais aujourd’hui là tchiéé ! Ceux qui ne travaillent pas sont plus nombreux que ceux qui travaillent même.

Cahier de souvenir

La côte d’Ivoire était paisible et plus sécurisée

Comment ne pas se rappeler cette belle et paisible époque où on sortait comme on voulait, à l’heure qu’on voulait, n’importe où sans être agressé par qui que ce soit. Que dis-je sans craindre l’insécurité en général. On ne connaissait d’ailleurs pas le mot « crise ou guerre ». Aujourd’hui, comment comprendre que tu empruntes un taxi que tu payes avec ton propre argent, le chauffeur t’agresse dans son véhicule et puis « ça ne va pas quelque part » ; ô mon Dieu où sommes-nous ? Suivez mon regard et vous comprendrez beaucoup de choses.

Je me rappelle « Mamie j’ai faim » aussi, la vieille chez qui on mangeait à gogo. Là-bas, attiéké 25 F Cfa et poisson 25 F Cfa seulement nous rassasiait. Quand j’y pense encore cela me fait rire. Pourtant aujourd’hui, même attiéké 150 F Cfa avec « gouassou » (ça veut dire cadeau) ne fait rien à un estomac affamé.

Je me rappelle ces soirs où maman m’envoyait chez le Mauritanien du quartier acheter un gros savon à 150 F Cfa, un bon kg de riz à 125 F Cfa et souvent une bonne quantité d’huile à 25 F. Je n’oublie pas le charbon à 50 F chez tantie Awa qui suffisait largement pour la cuisine. Aujourd’hui ? Impossible de demander le prix d’un sac de riz, de charbon, une bouteille d’huile encore moins un savon « Kabakrou ».

Je me rappelle comme si c’était hier ces dimanches où nous allions voir ma « mémé » dans un autre quartier d’Abidjan. Je m’asseyais sur les pieds de maman dans le « Wôrô-wôrô » et elle payait 30 F je dis bien 30 F Cfa pour le transport. Le bus, lui ne coûtait que 60 F. Mais où est passée cette magnifique époque ? Même pour se rendre au marché à l’autre bout de la rue aujourd’hui, le taximètre te dira avec un large sourire « ça fait 200 F ».

Je me rappelle, je me rappelle. Ah je me rappelle tellement de choses bonnes de ces époques. Aujourd’hui, tout a changé ! SVP, aidez-moi à revivre ces bons moments. Oups, j’oubliais, nous sommes en 2014 ! Mais cela ne m’empêchera pas de me remémorer ce passé. Félix Houphouët-Boigny n’a-t-il pas dit que : « Le bonheur, on l’apprécie lorsqu’on l’a perdu » ? Comme disent les Américains : I’m remember… Always !

Pigistalement_Votre…!


« 5.000 – 10.000 deux lotus, ya monnaie »

 

Des vendeurs et vendeuses à Adjamé (Abidjan)
Des vendeurs et vendeuses à Adjamé Liberté (Abidjan). Crédit: Google images

Difficile d’avoir la monnaie à Abidjan. C’est pour résoudre ce problème que les vendeuses de papiers mouchoirs facilitent la tâche aux clients en leur proposant leurs services.

Rencontre avec Ténin et Rokia, deux vendeuses de papiers mouchoirs

« 5.000 – 10.000 deux lotus, ya monnaie ».  Il est 8 heures. Nous sommes à Adjamé . Ces propos sont de Ténin, 22 ans, vendeuses de lotus (papiers mouchoirs), depuis 5 ans.Comme Ténin, elles sont nombreuses ces vendeuses de lotus qui arrivent à faire la monnaie à leurs clients même si ceux-ci leur tendent un gros billet de banque. Beaucoup s’interroge alors. Où ces vendeuses trouvent-elles la monnaie ?

La réponse avec Ténin dans un langage approximatif: « Monnaie là nous on paye à la station dans mains des pompistes. Souvent les apprentis ils nous donnent pas monnaie ; or lotus là sans monnaie ça peut pas marcher. Bon nous on est ici là c’est pour aider les passagers et puis les apprentis. Souvent y’a les passagers ils ont monnaie sur eux mais ils refusent de donner à l’apprenti, ils préfèrent donner 1000 francs pour avoir monnaie de transport ».

Rokia, une des amies de Ténin vendeuses de lotus également renchérit en ces termes : « C’est syndicats qui nous soutra, ya d’autres qui payent ya d’autres qui payent pas aussi ça nous arrange si c’est fini on s’en va chercher encore. Bon c’est nous on les arrange si nous on n’est pas ici pour leur donner monnaie sans payer lotus comment eux ils vont gagner monnaie là »?

Avoir de la monnaie, un véritable avantage pour tous mais pas que…

Justement, ces commerçantes aident à résoudre le problème crucial de monnaie de leurs clients comme l’indique Madame Biffé Anne Blandine: « Moi j’ai très souvent recours à ces filles en fin de mois parce que c’est avec elles que je fais ma monnaie généralement quand tu vas au marché ou dans les supermarchés tu dois pouvoir acheter une quantité d’articles pour avoir la monnaie alors qu’avec ces filles-là, même quand tu fais sortir un gros billet elles te font la monnaie sans souci ». M. Fofana Moryféré n’est certes pas  un habitué des lotus, mais il reconnaît tout de même le rôle important que jouent ces filles dans notre société.

Cependant, tout n’est pas rose chez les vendeuses de lotus. Elles rencontrent de nombreuses difficultés. « On m’a donné faux billets, une madame elle était sapée, elle a porté jeans même, elle est venu donner 10 milles faux billet. Un jour-là, j’ai donné monnaie 10 milles elle est parti avec mon l’argent  elle n’a pas donné 10 milles j’ai cherché je l’ai pas vu. Ya des gens ils mentent qu’ils t’ont donné l’argent en tant ils t’on pas donné l’argent. Tu gagnes 2 milles, 3 milles si tout ça 10 milles s’en va c’est comme si c’est ton fonds de commerce qui est parti »

Billet de 5000 F CFA
Billet de 5000 F CFA
Billet 10.000 F CFA
Billet 10.000 F CFA

Si, avoir la monnaie est un véritable casse-tête à Abidjan, force est de reconnaître que ces vendeuses de lotus aident toutes personnes qui les sollicitent même avec un billet de 5.000 ou 10.000 FCFA.


Moi?

Pour les curieux (se), j’ai vu le jour le tout premier mois de l’année soit 11 jours précisément. Donc Janvier est pour moi, le mois le plus chic.  Pour ce qui concerne mon année de naissance, là je pense qu’il faudra aller voir ma mère hein. Peut-être, elle vous le dira (rire). Na, je blague dans tous les cas, si vous prenez mon extrait d’acte de naissance, vous découvrirez l’année mais vous saurez aussi que je me nomme YOBOUET Koffi Benjamin M.

Moi Benjamin, l’auteur de ce blog

« Benjamin » : tiens, voici un de mes prénoms qui en dit long sur ma personne. D’abord, je tiens ce prénom  justement parce que je suis le dernier et le plus jeune de la famille. En bon français, on dit « Le benjamin ». Mais à la maison, c’est « Ben » ; c’est comme ça qu’on m’appelle. Mais, d’autres amis préfèrent « Benji ». C’est plus chic et plus cool koi n’est-ce pas ?

Je vais vous faire une confidence. J’aime les maths seulement voilà ; eux ils ne m’aiment pas je ne sais pas pourquoi rire. Heureusement que les lettres m’ont adopté comme leur chouchou. C’est justement pour cela qu’après mon Bac A2 (série littéraire), j’ai intégré l’Institut des Sciences et Technique de la Communication. De là, je suis sortis trois ans plus tard avec une Licence Professionnelle en Journalisme spécialité radio.

Sinon je viens de Yocoubon – pardon de Yopougon (ce sont les apprentis des gbaka qui me trompent toujours). C’est la plus grande commune d’Abidjan.  Mais depuis Août 2014, je vis dans le pays d’Hollande : la France. Je suis ici pour me perfectionner dans les TIC. Je prépare donc un Master Professionnel 2 Ingénierie des médias spécialité E-rédactionnel  à l’Université de Toulon  à l’UFR d’Ingémédia.

D’où vient le pseudo « Pigistalement » ? Eh bah, cela remonte en 2012 précisément en deuxième année de licence de journalisme.  Nous avions étudié un cours intitulé : « Les métiers du journalisme ». Ce métier m’a le plus impressionné parmi tous les autres. Tout simplement, parce que  c’est « l’électron libre de la profession, le nomade du feuillet, le journaliste indépendant et « sans publication fixe  … celui qui n’est intégré à aucune rédaction » (voir ce site).  De plus, il paraît que j’écris bien. Bon moi je ne sais pas hein. Ce sont mes proches qui me l’ont confié (rire). Voilà comment j’ai adopté le pseudo « Le Pigiste ». Depuis ce coup de cœur, je me fais appeler comme ça. Au fur et à mesure, ça s’est répandu et étendu à mon entourage. Puis, avec le temps j’ai voulu charmer un peu en y ajoutant une touche personnelle ; et ça donner naissance à « Pigistalement ». Je me suis dit pourquoi ne pas ajouter quelque chose pour personnaliser ma signature ? Et voici le résultat, aujourd’hui : Pigistalement_Votre

Outre cela, je suis passionné de littérature, de musique mais aussi et surtout  des TIC. Comme un bon pigiste lol, je suis « enjaillé* » (ça veut dire « être amoureux » en nouchi) de l’écriture surtout fan des chroniques, d’échanges donc bloguer en esprit et en vérité rire « .

Sur ce blog, on parlera des réalités des benguistes

Merci à Mondoblog pour ce précieux canal qui m’est offert pour m’exprimer et communiquer davantage. Parlant d’expression, sur ce blog vous aurez droit à des chroniques sur les réalités des benguistes ou de la diaspora africaine. J’espère que vous y plairez ici. Je vous souhaite une excellente visite. Puisse, notre blog permettre à toutes et à tous, quelle que soit la fonction ou son intérêt, d’apprécier le paysage de notre société mondaine et moderne.

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Pigistalement_Votre… !