Benjamin Yobouet

Amitié sur Facebook : Wobou !

Oui, il y a de quoi crier « Wobou » (interjection en Côte d’Ivoire qui exprime la surprise et la désolation). Pourquoi s’étonner quand on reçoit un message inbox d’une personne ? N’êtes-vous pas amis sur Facebook ? Alors où est le problème ? C’est pourtant toi qui as accepté son invitation non?

Wobou: étonnement, surprise...
Wobou: étonnement, surprise…

Mais toi, tu te poses les questions du genre « Ya koi même ? » « Pourquoi il/elle m’écrit même ? » « Celui ou celle-là même me veut koi ? On n’a rien à se dire ? ». Ah bon ?! Tu n’as rien à lui dire et puis tu as accepté son invitation. Si je ne me trompe pas, Facebook n’a jamais obligé qui ce soit à accepter une invitation. N’est-il pas normal pour des amis (Je dis bien « Amis ») de s’écrire librement ? Juste de passage un « Coucou » ; « Comment tu vas ? » ; « Bonne semaine à toi ». Qu’est-ce que cela te coûte ? Rien ! Où est ce qui est compliqué dans ça ? Qu’est-ce qui gêne dans ça ? Ou bien pour toi, il n’existe pas d’amis, il existe que des intérêts. Toi tu envoies un message inbox quand tu a uniquement un service à demander : C’est ça ? Non, je suis ce n’est pas ça l’amitié !

En tout cas moi, je fais l’effort, comme beaucoup d’autres, de lire et d’écrire à tous mes amis sur Facebook. Tout le monde est donc mon ami. Il y a des gens qui, malheureusement trient leurs amis sur Facebook.  A peine, s’ils vous répondent quand tu les écris (Je n’exagère pas : c’est la vérité). Quand ils voient une publication ou une photo d’une personne, ils disent intérieurement : « Celui ou celle-là m’énerve deh, tchourr, il/elle pense qu’il/elle est joli(e) koi. Il/elle pense qu’il ou elle a réussi ôkpô ! ». Et si vous avez bien remarquez, ils ne cliquent jamais sur « J’aime » ou ne commente pas; même si sa publication ou sa photo est superbe. Ça on appelle être aigri, hypocrite, jaloux (se).

De grâce, ne transposons pas notre hypocrisie ici encore sur Facebook. Je vous en supplie. C’est vrai, je ne suis pas le frère de Mark Zuckerberg mais soyons plus sincères. Enfin, il y a des gens qui forment un clan ou un groupe sur Facebook. Eux, ils n’aiment ou ne commentent que les statuts ou photos de leurs amis de clan. Attends, on est où là ? C’est pourquoi, je dis Amitié sur Facebook : Wobou !

PS : Je sais qu’il y a des personnes qui n’aimeront pas ce billet et ne le commenteront pas. Ce n’est pas bien grave, l’essentiel ce que vous avez vu – pardon, vous avez lu. Mon objectif n’est pas de condamner mais d’opérer un changement…

Salut cher vous !


L’ignorance des bagues aux doigts: ça suffit !

Les bagues, tout le monde en porte. Peu importe les doigts dans lesquels on les met ou les introduit. Bagues de mariage, bagues de fiançailles, bagues de protection (talisman)… que sais-je encore ? Au-delà de l’annulaire gauche au quatrième et avant dernier doigt qui exprime une alliance de mariage, nombreux sont ceux et celles qui ignorent le sens véritable des bagues aux doigts. Les exemples sont légions. Vous en voulez? Un seul vous suffira !

En effet, une fille de passage dans une rue n’a pas pu m’expliquer le « pourquoi » de la multitude de bagues qu’elle portait à ses doigts.

« Donc vous portez des bagues comme ça pour le plaisir? » l’avais-je demandé.

« Bah, Oui…! » m’a t-elle répondu avec un grand sourire aux lèvres.

Eh oui, malheureusement c’est une réalité dans nos mœurs de plus en plus. Il en est de même chez les hommes même cela est moins récurrent. Devons-nous porter uniquement nos bagues pour l’esthétique ou le « m’a-tu vu »? Il règne décidément dans notre société surtout africaine une ignorance de mode qui ne dit pas son nom.

Bracelets, bagues au doigts; une tradition africaine
Bracelets, bagues au doigts: une tradition africaine /Pris sur www.socapristi.com

Mais de tels pratiques sont sans  conséquences. Ne nous nous étonnons donc pas par exemple le célibat. Eh oui, comment peut-on porter des bagues réservées aux doigts pour les alliances de mariage ou de fiançailles et espérer avoir une âme sœur ? Dites moi comment? A moins que vous ne respectiez pas les femmes ou les hommes mariés qui portent leurs bagues.

En réalité, beaucoup diront que vous êtes déjà marié, fiancé ou même « occupé « comme on le dit dans notre jargon. Alors que vous ne l’êtes pas encore. Vous voyez comment portez de multiples bagues sans connaître véritablement le sens porte préjudice? Avez-vous une fois songé à cette maladresse caractérisée? Non ! « L’ignorance tue » a-t-on coutume de le dire : malheureusement oui. Pourtant ce n’est qu’un seul exemple parmi tant d’autres. Il convient alors de découvrir le sens véritable relatif au port des bagues.

Accumulation de bagues aux doigts/Copyright: Pris sur loversofmint.blogspot.com
Accumulation de bagues aux doigts/Pris sur loversofmint.blogspot.com

Ainsi, la bague au pouce droit signifie motivation, meneur de groupe ou désir sexuel. Celui de gauche rime avec la créativité et le mystique. Quant à l’index droit, c’est l’image paternelle qui exprime l’autorité et la maîtrise de soi. Par contre, l’index gauche représente la philosophie maternelle : jalousie, exigence dans le choix des amis. Le majeur droit a pour signification la confiance en soi et l’organisation mentale. L’estime de soi, la sympathie, la séduction sont perceptibles à travers le majeur gauche. 

L’annulaire droit connote la persévérance, la ténacité. Pendant que celui de gauche, le plus connu, représente les sentiments, l’alliance de mariage. La curiosité, les projets concrets, l’avenir sont représentés par l’auriculaire droit(le dernier doigt). Enfin, celui de gauche signifie enfance, souvenirs et nostalgie.

Alors, bague aux doigts, d’accord ! Mais connaitre le sens véritable d’abord !


A quand l’indépendance de nos armées africaines ?

Personne ne dira le contraire : eh bien personne ! Les armées africaines n’existent que de nom. De Bamako à Abidjan en passant par Bangui, Abuja et Kinshasa, il n’existe aucune armée indépendante capable d’assurer la sécurité des citoyens. Difficile d’égrener aujourd’hui le chapelet de péchés que commettent nos armées africaines. Ils sont légions et sont de toutes sorte de couleurs : péchés mignons, péchés capitaux, péchés mortels…

L’union, une des règles d’or de toute armée est un leurre dans les rangs de nos soldats africains. Ils préfèrent tous le népotisme, l’indiscipline et le racket et que sais-je encore. Ce sont là les péchés mignons.

L’un des péchés capitaux ou si vous voulez mortels, demeure la malformation. Si ce ne sont pas des faux diplômés, ce sont plutôt des analphabètes pures sortis de on ne sait où ? Ils sont composés et recrutés généralement en étant des mécaniciens, bouchers, vigiles parfois même des dozos… !

Les chefs d’Etats-majors ou généraux n’ont pratiquement aucune autorité. Ce sont plutôt des marionnettes à la solde de nos chefs d’Etats. Comme si cela ne suffisait pas, l’équipement des armées est et demeure défaillant en dépit des budgets déployés aussi colossaux soient-ils.

La carte de budgétaire statistique de Military Balance en 2012
La carte budgétaire des armées africaines statistique de Military Balance en 2012 (Jeune Afrique)

Selon les statiques de Military Balance en 2012, seulement 7 millions de dollars pour le Libéria en terme de budget annuel, 163 pour le mali. Le Niger n’enregistre que 242 pendant que la Côte d’Ivoire bénéficie de 353 millions de dollars.

Conséquence : on assiste à des armées malformées, mal-équipées, mal-ordonnées : bref, souvent livrées à elles même. Il est donc évident qu’elles soient inefficaces dans la protection des biens et des personnes. Les crises se multiplieront toujours de jour en jour sous l’œil impuissant de nos armées.

Quelles sont ces armées regroupées qu’on appelle ECOMOG, CEEAC et pâti et patata ? Des réunions en à point finir. C’est pathétique ! Pathétique d’entendre régulièrement nos républiques africaines, crier à gorge déployée ou appeler toujours au secours aux forces européennes.Les problèmes ivoirien, malien, nigérian… en sont une belle illustration.

On se rappelle comme si c’était hier. Il a fallu l’intervention de l’armée française et du 43ème BIMA pour éteindre le feu à la Société Ivoirienne de Raffinage à Abidjan. Au mali, l’armée a été chassée du Nord et est restée incapable pour reprendre cette partie du pays. De plus, l’armée nigériane quant à elle fuit face à Bako Haram. Il y a deux (2) semaines, plus de 200 Soldats du Nigéria se sont réfugiés au Niger. La liste n’est pas exhaustive…

Tout cela illustre parfaitement notre manque de volonté d’assurer la sécurité des populations dont nous avons la charge. Est-ce une ignorance ou une défaillance? Nous croyons plus à une défaillance. Défaillance, parce que nous pensons que trop de choses se passent sous nos yeux.

Aide des forces étrangères au côté de l'armée centrafricaine
Aide des forces étrangères au côté de l’armée centrafricaine (Jeune Afrique)

Pendant ce temps, certaines personnes réclament haut et fort le départ ou l’ingérence des forces étrangères. Quelle contradiction ?  Existe-t-il réellement une armée dans nos pays africains ? Non ! Il existe une armée africaine à la solde des chefs d’Etats. Il existe des nations africaines qui font appellent à des armées françaises : telle est la vérité.

Armée africaine, Yako* !

*courage


La Côte d’Ivoire est vraiment formidable : une licence en 4 ans… !

L’annonce a été faite par le ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Gnamien Konan lundi dernier (ndlr 17 novembre 2014). Désormais, les nouveaux bacheliers devront se confronter à une année probatoire particulièrement en Anglais et en Informatique.

Pour le N°1 de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire, cela semble plus que jamais important car l’heure est à la réforme : « une année probatoire est une année pour se préparer à être apte à suivre une formation unique (…). L’Enseignement supérieur doit arrêter de former des chômeurs. L’Anglais est devenu, aujourd’hui, quelque chose d’incontournable. Il en est de même pour l’informatique. Toutes les structures de l’enseignement supérieur doivent adopter le système LMD : Licence Master Doctorat ».

Comment cela se passera-t-il ? Notre ministre a tout prévu : « une partie va commencer par l’Anglais pour un semestre et après, ceux qui auront fait informatique pendant ce temps vont faire Anglais. »

Le ministre ivoirien de l'enseignement supérieur Gnamien Konan
Gnamien KONAN, ministre ivoirien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique © Abidjan.net par Atapointe

Ce n’est pas tout en termes d’innovation, le ministre continue de nous épaté avec ses nouvelles réformes : « Désormais, après la licence, la formation en Master se fera exclusivement en Anglais ». Ah bon ? Ah oui c’est vraiment formidable et génial ! N’est-ce pas beau toutes ces réformes et plausibles tous ces arguments ?

Non, Monsieur le ministre nous tous d’accord que notre cher Côte d’Ivoire aspire à une émergence à l’horizon 2020 mais il ne faut surtout pas sauter des étapes. Nous vous devons tout le respect, nous admirons même votre compétence, votre génie créateur, votre sens de l’innovation mais de grâce ne renfermez pas notre université.

Tous les pays aujourd’hui conjuguent le même système (LMD) à savoir une Licence en trois ans. Un Master en deux ans et un Doctorat en trois ans : le tout en huit ans. Ne nous dites pas que vous souhaitez vous écarter de la norme internationale? Les étudiants des universités ivoiriennes ne sont-ils pas assez en retard pour les retarder avec ces nouvelles réformes ? Savez-vous combien de générations sont encore à la maison ou n‘arrivent pas à « passer » en classe supérieur à cause des multiples grèves ?

L'entrée de l'Université de Cocody - Abidjan
L’entrée de l’Université de Cocody – Abidjan © AFP par Issouf Sanogo

De plus, Monsieur de vous à nous, vous savez que tous les élèves apprennent l’anglais pendant sept ans au moins avant d’être à l’université. Si cela ne leur a pas donné le niveau, ce n’est pas en six mois (un semestre) qu’ils seront forts. Par ailleurs, qui sont ceux qui dispenseront les cours d’anglais à ces 65 000 étudiants et plus. Enfin, si la formation en Master se fait exclusivement en anglais qui sont les professeurs qui dispenseront ces cours (de maths, de physique, d’informatique, de psychologie, de Géographie, etc.) ?

Ne pensez-vous pas qu’il faut d’abord :

  • Construire suffisamment de classes dans le primaire et dans le secondaire afin de limiter le nombre d’élève par classe à 30 ?
  • Recruter les enseignants de qualité (qui ont le niveau et le sens du devoir) ?
  • Recruter davantage d’enseignant et éviter le bénévolat ?
  • Régler la question de l’anglais et de l’informatique de la classe de CP1 à la Tle ?
  • Imposer l’anglais et l’informatique comme condition obligatoire pour passer en classe supérieur hormis la moyenne de classe ?

Monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pensez à tous ces paramètres, pensez-y pendant qu’il temps. D’ailleurs, il n’est pas encore tard… !


ONG: Des entreprises habillées en Mère Térésa

 

Mère Teresa
Mère Teresa

« Les ONG sont des entreprises en Mère Térésa que les journalistes ne voient pas ». Cette belle citation de Linda POLMAN, journaliste néerlandaise a été l’épigraphie de mon mémoire de fin de cycle – Licence Professionnelle en Journalisme. Le thème était le suivant: Rôle de la Radiodiffusion dans la dynamisation des ONG Ivoiriennes: Cas d’ ONUCI FM.

Les Organisations Non Gouvernementales (ONG), il faut le dire sont un levier principal et indiscutable vu le rôle important qu’elles jouent et les actions qu’elles posent sur le front social.

Comme le dit si bien Claire TREAN: « Tout le monde sait aujourd’hui que l’action gouvernementale est indispensable et que les ONG font partie du débat démocratique ».

Les ONG contribuent à la réduction de la pauvreté, à la promotion de la paix à travers la résolution de conflits ainsi qu’à la réinsertion socio professionnelle.

Elles génèrent le plus souvent des emplois, la sensibilisation des fléaux et l’apport de soins médicaux, la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie.

Les Organisations Non Gouvernementales, participent également à la vie étatique en réalisant de grands chantiers (écoles, hôpitaux etc.).

Rapport ONG et Journaliste
Rapport ONG et Journaliste

Malheureusement, ces actions ne sont toujours pas encouragées et promues par nombre de personnes particulièrement les hommes de médias. C’est ce qui a poussé Linda POLMAN a affirmé ceci : « Les ONG sont des entreprises habillés en Mère Térésa que les journalistes ne voient pas ».

C’est dire que les journalistes sont pour la plupart aveugles et ne mesurent pas l’importance des organismes humanitaires dans une nation. Il existe donc un lien étroit entre journalistes et ONG en ce sens où ils partagent le plus souvent certains objectifs en se retrouvant sur les mêmes terrains.

Il faut toutefois noter que certaines limites planent comme l’épée de Damoclès sur  les relations qu’entretiennent le plus souvent Journalistes et ONG.